Selon le dernier numéro du journal Jeune Afrique, La Côte d’Ivoire et le FMI seraient en discussion pour établir un nouveau programme triennal assorti d’un prêt pour un montant de 2,6 milliards de dollar, soit environ 1700 milliards de FCFA. Ce programme consisterait en une série « de réformes sectorielles afin d’améliorer le niveau des recettes fiscales, la soutenabilité de la dette, la lutte contre la corruption, la stabilisation du déficit budgétaire ».
Nombre de nos compatriotes se posent des questions sur l’opportunité de ce nouvel emprunt au moment où selon le directeur général du Trésor public, le stock de la dette publique s’établit à 22.644 milliards de FCFA, soit 52% du PIB au 30 septembre 2022 contre la norme communautaire maximum de 70%.
De mon point de vue, cet emprunt, s’il se réalise, est une bonne nouvelle pour le pays, et ce pour les raisons suivantes :
1. Le FMI ne finance pas un projet particulier mais apporte des ressources pour stabiliser la balance des paiements avec des réformes pour “améliorer” le cadre macroéconomique pour éviter les déséquilibres ayant nécessité le recours au financement.
2. Il se trouve que les réserves de change ont fortement baissé à cause des importations des hydrocarbures et autres aliments avec un effet prix très important (inflation importée). Les réserves de change détenues par la BCEAO ne sont plus qu’à 4,6 mois d’importation même si cela est supérieur à la norme de 3 mois. Il faut donc anticiper au risque de se retrouver dans l’incapacité de solder les factures d’importation, notamment les hydrocarbures et même se retrouver en cessation de paiement sur les obligations financières internationales. Cet emprunt de 2,6 milliards de dollar va donc accroitre les réserves de change du même montant.
3. L’un des points du programme triennal à conclure avec le FMI pour le décaissement effectif de ce prêt est la lutte contre la corruption. Étant donné que d’après le ministère de la Bonne gouvernance, le pays perd au moins 1.500 milliards de FCFA par an à cause de la corruption, soit à peu près l’équivalent du prêt en question, ce programme ne peut être que le bienvenu. La corruption est une vraie gangrène et si le FMI peut apporter sa contribution, ce n’est que bénéfice.
4. Les conditions financières du prêt lui-même sont avantageuses. Le montant est très élevé et cela est inédit. Même les programmes contraignants autrefois appliqués dans le pays n’ont jamais été accompagnés de ressources aussi importantes. Le taux concessionnel, autour de 0% et le délai de remboursement plus long sont des caractéristiques favorables.
L’un des gros problèmes du pays reste l’efficacité de recouvrement fiscal. Avec un taux de pression fiscale (recettes fiscales sur PIB) de seulement 10% à 11% pour une norme minimum de 20%, nous sommes très loin du compte. Et si c’était aussi cela que ce programme visait à régler, avec bien entendu les autres déperditions colossales que nous connaissons tous.
De manière générale, la dette n’est pas le problème. Bien au contraire, elle permet de se doter d’actifs économiques et sociaux plus rapidement. C’est l’usage non efficient qui pose des difficultés. C’est pourquoi, il serait bon de retracer tous les projets financés par les emprunts avec leur impact et rentabilité prévue ou avérée.
LE FMI ENVISAGE DE PRÊTER 1.700 MILLIARDS À LA CÔTE D’IVOIRE / POURQUOI C’EST UN BON DEAL
Selon le dernier numéro du journal Jeune Afrique, La Côte d’Ivoire et le FMI seraient en discussion pour établir un nouveau programme triennal assorti d’un prêt pour un montant de 2,6 milliards de dollar, soit environ 1700 milliards de FCFA. Ce programme consisterait en une série « de réformes sectorielles afin d’améliorer le niveau des recettes fiscales, la soutenabilité de la dette, la lutte contre la corruption, la stabilisation du déficit budgétaire ».
Nombre de nos compatriotes se posent des questions sur l’opportunité de ce nouvel emprunt au moment où selon le directeur général du Trésor public, le stock de la dette publique s’établit à 22.644 milliards de FCFA, soit 52% du PIB au 30 septembre 2022 contre la norme communautaire maximum de 70%.
De mon point de vue, cet emprunt, s’il se réalise, est une bonne nouvelle pour le pays, et ce pour les raisons suivantes :
1. Le FMI ne finance pas un projet particulier mais apporte des ressources pour stabiliser la balance des paiements avec des réformes pour “améliorer” le cadre macroéconomique pour éviter les déséquilibres ayant nécessité le recours au financement.
2. Il se trouve que les réserves de change ont fortement baissé à cause des importations des hydrocarbures et autres aliments avec un effet prix très important (inflation importée). Les réserves de change détenues par la BCEAO ne sont plus qu’à 4,6 mois d’importation même si cela est supérieur à la norme de 3 mois. Il faut donc anticiper au risque de se retrouver dans l’incapacité de solder les factures d’importation, notamment les hydrocarbures et même se retrouver en cessation de paiement sur les obligations financières internationales. Cet emprunt de 2,6 milliards de dollar va donc accroitre les réserves de change du même montant.
3. L’un des points du programme triennal à conclure avec le FMI pour le décaissement effectif de ce prêt est la lutte contre la corruption. Étant donné que d’après le ministère de la Bonne gouvernance, le pays perd au moins 1.500 milliards de FCFA par an à cause de la corruption, soit à peu près l’équivalent du prêt en question, ce programme ne peut être que le bienvenu. La corruption est une vraie gangrène et si le FMI peut apporter sa contribution, ce n’est que bénéfice.
4. Les conditions financières du prêt lui-même sont avantageuses. Le montant est très élevé et cela est inédit. Même les programmes contraignants autrefois appliqués dans le pays n’ont jamais été accompagnés de ressources aussi importantes. Le taux concessionnel, autour de 0% et le délai de remboursement plus long sont des caractéristiques favorables.
L’un des gros problèmes du pays reste l’efficacité de recouvrement fiscal. Avec un taux de pression fiscale (recettes fiscales sur PIB) de seulement 10% à 11% pour une norme minimum de 20%, nous sommes très loin du compte. Et si c’était aussi cela que ce programme visait à régler, avec bien entendu les autres déperditions colossales que nous connaissons tous.
De manière générale, la dette n’est pas le problème. Bien au contraire, elle permet de se doter d’actifs économiques et sociaux plus rapidement. C’est l’usage non efficient qui pose des difficultés. C’est pourquoi, il serait bon de retracer tous les projets financés par les emprunts avec leur impact et rentabilité prévue ou avérée.
Guillaume Liby
Économiste, Vice-président du FPI
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30-05-23